Pose d’une sonde double J ou sonde JJ

Vous allez avoir une intervention au cours de laquelle votre urologue vous a prévenu de la possibilité de mise en place d’une sonde JJ (encore appelée prothèse endo-urétérale). Cette fiche est faite pour répondre aux questions que vous vous posez.

QUELQUES NOTIONS D’ANATOMIE DU SYSTÈME URINAIRE

Ceci vous permettra de mieux comprendre les explications de votre chirurgien qui a indiqué ce traitement. Dans votre abdomen (le ventre) se trouve tout le système de fabrication et de stockage de l’urine et les conduits pour son évacuation. Le schéma ci-contre vous aidera à situer les différentes parties de l’appareil urinaire. Les reins (R) sont situés en haut et sur l’arrière de l’abdomen. Il existe habituellement un rein à droite et un autre à gauche. Le rein mesure environ 12 cm de haut et contient des cavités (calices) pour recueillir les urines. Ces calices se réunissent pour former le bassinet (B). De là un canal fin, conduit les urines du rein vers la vessie (V) : c’est l’uretère (U). Il mesure environ 20 cm de long. Les deux uretères (droit et gauche) conduisent les urines vers la vessie. La vessie est le réservoir des urines. Les urines s’évacuent de la vessie (miction) par un canal appelé urètre.

De quoi s’agit-il ?

La sonde JJ est un tube souple et fin (environ 3 mm de diamètre) dont les extrémités forment chacune une boucle (d’où le terme double J) ce qui permet à la sonde de rester en place entre le rein et la vessie. Les sondes JJ sont introduites dans l’uretère qui est le canal par lequel l’urine s’écoule du rein vers la vessie.

COMMENT EST-ELLE MISE EN PLACE ?

La sonde JJ est remontée par les voies naturelles (sans incision). Le chirurgien s’assure qu’elle est bien en place grâce à un appareil de radiologie en salle d’opération.

POURQUOI MET-ON UNE SONDE JJ ?

Une sonde JJ est mise en place pour prévenir ou contourner un obstacle au niveau de l’uretère.

Le traitement des calculs du rein ou de l’uretère est l’indication la plus fréquente de pose de cette sonde. Lorsque le calcul a été fragmenté, par la lithotritie intra- ou extra-corporelle, il est fréquent que de petits débris migrent dans le canal et bloquent totalement ou partiellement l’écoulement des urines ce qui peut entraîner des douleurs importantes (colique néphrétique) ou une infection urinaire. La sonde JJ permet d’éviter ce blocage et provoque une dilatation de l’uretère qui facilite ainsi l’élimination des fragments de calcul.

Une sonde JJ peut être mise en place dans d’autres situations :

  • Ablation d’une tumeur du rein ou de l’uretère ;
  • Réparation d’un rétrécissement de l’uretère ;
  • Ablation d’une tumeur autour de l’uretère ;
  • Compression de l’uretère par une maladie environnante (fibrose ou tumeur).

QUELS SYMPTÔMES PEUVENT ENTRAÎNER UNE SONDE JJ ?

Parfois, les personnes qui ont une sonde JJ ne ressentent rien de spécifique.

Régulièrement, la sonde est responsable de certains symptômes :

  • La sonde ouvre un système anatomique qui normalement empêche l’urine de refluer de la vessie vers le rein. Vous pourrez ainsi ressentir en urinant une brûlure remontant dans le dos (l’urine fait pression dans le rein).
  • Parfois, la boucle inférieure de la sonde frotte sur la paroi de la vessie ce qui peut entraîner des brûlures lorsque vous urinez, une augmentation de la fréquence des mictions (vous allez uriner plus souvent) et des besoins pressants d’uriner ;
  • La sonde peut irriter la paroi de la vessie ce qui peut produire des saignements (en général très modérés). Ces saignements peuvent persister pendant toute la période où la sonde est en place ;
  • Plus rarement vous pourrez ressentir de vagues douleurs dans le dos ou dans le bas du ventre.

Ces symptômes, gênant au début, diminuent dans le temps, et disparaissent avec le retrait de la sonde.

QUE PEUT-ON FAIRE POUR SOULAGER CES SYMPTÔMES ?

La plupart du temps, les symptômes sont modérés et tolérables.

S’ils retentissent de façon importante sur votre quotidien, n’hésitez pas à en parler à votre urologue.

En cas de saignement, augmentez vos prises de boissons (en privilégiant l’eau), reposez vous, évitez les déplacements importants, notamment la marche.

Des médicaments (anti-inflammatoires, paracétamol, anticholinergiques) peuvent calmer efficacement l’irritation de la vessie. Parlez-en à votre médecin traitant qui verra s’il est utile de contacter votre urologue.

Si les symptômes sont anormalement prononcés, il peut être utile de rechercher une infection urinaire associée qui sera alors traitée par antibiotiques. Une fièvre supérieure à 38,5 ° doit faire pratiquer une analyse d’urine et vous devez contacter votre médecin.

COMBIEN DE TEMPS DOIT-ON GARDER UNE SONDE JJ ?

C’est très variable en fonction de l’intervention que vous avez eue. Seul votre chirurgien pourra vous donner une réponse précise.

La majorité des sondes peuvent rester en place trois mois. Certaines sondes dites de longue durée peuvent rester jusqu’à un an ; dans ce cas là votre urologue vous aura prévenu de ce délais (dans le cas contraire si votre sonde JJ est en place depuis plus de trois mois et que vous n’avez pas de précision sur la durée du sondage, contactez votre médecin ou votre urologue).

COMMENT LA SONDE EST-ELLE RETIRÉE ?

Dans la grande majorité des cas, la sonde JJ est retirée en ambulatoire par votre chirurgien grâce à un appareil (un cystoscope) qui permet de regarder dans la vessie puis attraper la sonde à l’aide d’une pince très fine. Le geste est fait sous anesthésie locale.

Parfois, un fil est attaché à la boucle inférieure. La sonde est alors retirée en tirant sur le fil. Dans ce cas, il faut veiller à ne pas tirer inopinément sur le fil lors de votre toilette.

Figure 1 : sonde double J


Figure 2 : radiographie de l’abdomen avec sonde double J en place entre le rein droit et la vessie

Votre urologue se tient à votre entière disposition pour toute information complémentaire.

AUTRES SOURCES D’INFORMATION

Site Internet Urofrance : http://www.urofrance.org/